Les Stud sont des appareils reflex destinés aux photographes de studio. Leur encombrement (et poids) interdit toute utilisation nomade. 

Ils sont constitués de trois parties principales:

- la partie avant portant l'objectif monté sur planchette. Cette partie se déplace d'avant en arrière.

- la partie du milieu comportant le soufflet.

La rigidité entre les parties avant et arrière est assurée soit par un socle en bois, soit par des tubes métalliques, comme c'est le cas sur le modèle objet de cette présentation.

Les deux tubes supérieurs sont crantés afin de permettre la mise au point par les deux grosses molettes fixées sur la partie avant de l’appareil. Les tubes inférieurs servent aussi à la fixation sur un trépied. Sur ce modèle, le viseur a une forme un peu plus complexe que sur d'autres modèles. 
L'exemplaire présenté est équipé d’un très gros déclencheur souple et d’un objectif Berthiot Stellor Série Ib N° 7 de 260 mm, avec un ouverture maximale de 4.

- la partie arrière comprenant la chambre, l'obturateur à rideau, le système de renvoi de l'image par miroir vers le cône de visée.

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Henri Emile Liabeuf

est né le 1er juillet 1891, à Paris 18. Il est vérificateur des émulsions photographiques et photographe lorsque le 19 mars 1910, il s'engage pour trois ans dans l'Armée. Il est versé au 1^er Régiment de Génie. Il effectue une campagne au Maroc du 20 février 1912 au 30 janvier 1913. Il est classé à la section d'aviation du 2^ème régiment de Génie, le 1^er octobre 1912. Ses trois ans effectués, il est libéré du service actif, le 19 mars 1913, avec un certificat de bonne conduite.
Suite à la mobilisation générale, il est rappelé et rejoint le 1^er Régiment de Génie, le 3 août 1914. Il passe à l'aviation (SPA) en décembre 1914, en tant que photographe.
Il passe plusieurs semaines à l'hôpital de Senlis, au printemps 1917.
Par décision ministérielle, il est affecté à la Mission Française Aviation près de l'armée américaine¹, le 2 octobre 1917. Il est mis à la disposition du Grand Quartier Général le 23 octobre 1918.
Il est mis en congé illimité de démobilisation, le 13 août 1919. La commission de réforme de la Seine lui octroie d'abord une pension temporaire d'invalidité pour bronchite chronique et pour des reliquats légers de paludisme (crises bimensuelles) ; paludisme attrapé à Salonique². La pension temporaire sera par la suite plusieurs fois renouvelée.
Comme réserviste, il est rattaché au 4^ème bataillon du 1^er Régiment du Génie, puis au 1^er groupe d'aérostation, puis au 1^er Bataillon de l'Air, puis à la 15^ème Compagnie de l'Air, à la base aérienne de Chalais-Meudon.

Henri-Emile Liabeuf fut un inventeur fécond. Il déposa de nombreux brevets dans le domaine de la photographie, entre le début des années 20 et le milieu des années 50. 
 

Chambre reflex universelle	1955
Perfectionnement aux appareils photographiques	1954
Agrandisseur à correction de contraste	1950
Perfectionnement aux appareils photographiques utilisant une bande de pellicule non perforée	1948
Perfectionnement aux appareils photographiques	1948
Perfectionnements aux appareils employés en photographie et cinématographie	1940
Procédé pour modifier les contrastes sur les épreuves photographiques et cinématographiques	1940
Procédé et appareil pour le dépouillement automatique des photochromies	1929
Appareil automatique de prise de vues par sélection polychrome	1921

Certains de ces brevets trouvent leur application dans les appareils Stud, fabriqués par les Etablissements Liabeuf. Ceux-ci étaient installés villa Sommeiler, Paris 16. A regarder cette minuscule voie parisienne, on devine de suite qu'il ne s'agissait pas d'une grande entreprise et que la fabrication devrait être très réduite. 

Henri Emile Liabeuf décède le 5 avril 1974, à Paris 14.

Si aucune photographie de H.E. Labieuf n'a pu être trouvée, son dossier militaire le décrit comme ayant les yeux bleus, les cheveux châtains, avec un gros nez au milieu d'un visage ovale. Il mesure 168 cm. Son degré d'instruction générale est de 3³.

¹ Cette mission a pour but de faciliter l'intégration rapide de l'armée américaine au sein des troupes alliées, notamment par la fourniture de matériel français.
² Son dossier militaire évoque effectivement l'Armée d'Orient et l'Armée Serbe, mais les affectations correspondantes ne sont pas mentionnées sur le registre de matricule.
³

Degré 0 : ne sait ni lire ni écrire Degré 1 : sait lire seulement Degré 2 : sait lire et écrire Degré 3 : possède une instruction primaire plus développée Degré 4 : a obtenu le brevet de l'enseignement primaire Degré 5 : bachelier, licencié, etc. (avec indication de diplôme) Degré X : dont on n'a pas pu vérifier l'instruction